Chers lecteurs, nous entamons le 3ème épisode des aventures de Quentin, expatrié dans un lycée américain. Cette fois, il est bien intégré dans sa High School mais doit déjà penser à ses études universitaires. Pour vous, son père décortique le système scolaire américain afin de comprendre les étapes à ne pas louper.
Si vous souhaitez lire les précédents épisodes, c’est par ici.
« Welcome 10th grade, I’m a Sophomore »
L’individu est doté d’une capacité d’apprendre injustement répartie dans sa vie. Ce triste constat génère une certaine jalousie chez le parent et le laisse considérer ses laborieux progrès linguistiques comme une fatalité de la nature. De nature anxieuse, il pourra même aller jusqu’à entamer l’enthousiasme de son enfant en multipliant ses activités et ses recommandations sur le travail scolaire.
Bravant ce handicap motivateur, moins d’un trimestre de high school a suffi à notre ado pour réajuster un niveau d’anglais à la hauteur de la compréhension et de l’expression orale d’un « 10th grade » (comprenez un élève de seconde). Même si quelques inhibitions viennent encore contrarier une élocution fluide et assurée, cette nouvelle compétence va nous aider à démêler les fils du système scolaire américain afin d’y intégrer notre cursus français.
Le « transcript » est le document sur lequel sont relevés toutes les notes et crédits acquis par un élève au cours de sa scolarité. En venant de l’étranger, il va falloir traduire les programmes des classes suivies et y associer des notes conformes aux bulletins scolaires précédents. Diplomatiquement, il est important aussi de suggérer qu’un 15/20 en France équivaut à un A aux États Unis. Après quelques longues heures de travail, 11 crédits seront finalement validés pour notre fils mais sans notes associées. Le GPA commencera donc avec les notes reçues aux États-Unis.
« Welcome 11th grade, I’m a Junior »
Point de mire, l’ACT, ce test portant sur plusieurs matières principalement sous forme de quizz, vous donne une note globale que les universités utilisent comme base d’admissibilité. Les élèves passent cet examen ou le SAT (examen similaire) au cours du « 11h grade » (équivalent à la 1ère), et peuvent le repasser autant de fois qu’il existe de session avant la fin du « 12h grade » (équivalent à la terminale).
Paradoxalement la pression est plus intense chez le parent que chez l’ado. Par rayonnement extra-cérébral cette pression arrive chez l’ado transformée en pression parentale. En rien stimulante pour la motivation et le travail à fournir, elle reste néanmoins une veilleuse pour l’intérêt à y consacrer.
Les ados n’ont rien inventé. Comparable à la technique de chasse collective de grands prédateurs, le travail scolaire est une proie qui n’est envisagée que lorsqu’un fort intérêt commun se manifeste. Si au final le résultat est individuel, le travail commence réellement à l’initiative du plus grand nombre. La faim comme l’approche de l’examen sont deux signaux de départ. En d’autres termes rien ne sert d’aller récupérer des anales trop tôt à la bibliothèque ou auprès des professeurs… car une préparation spécifique à l’ACT est programmée. L’angle d’attaque n’était peut-être pas le bon !
Les universités renommées affichent chacune une note minimale requise à l’ACT ou au SAT comme base d’admissibilité. Un objectif clairement désigné qui peut devenir une préoccupation à prendre en considération.
Focus sur l’université !
Aux États-Unis, le prix des universités est moins pharaonique pour les résidents d’un état. Mais voilà… l’état de résidence, censé être l’état auquel on verse nos impôts, n’est officiel pour un étranger sous visa qu’au moment de l’obtention de sa carte verte. Pour nous, les prix restent donc très chers et choisir l’état de résidence ne représente que l’avantage de la proximité et d’un rayon réduit de recherche.
La spécificité des matières enseignées a fini par limiter notre première sélection à 3 universités dans notre état. 3 choix, 3 barres de notation à franchir pour l’ACT… Aucun plan de financement pour l’instant doit venir parasiter ce but a atteindre. On ira même pousser l’enthousiasme jusqu’à visiter un campus qui, pour enseigner les métiers de l’aéronautique, possède un véritable aéroport avec sa flotte d’avions !
L’ACT arrive et la note d’admissibilité est franchie. La satisfaction est grande, mais une ombre omniprésente plane, comme une sentence qui attend son heure. L’échelle du temps est tiraillée une nouvelle fois, d’un côté les parents tentent d’envisager un avenir sur une base d’incertitudes, et de l’autre l’ado s’épanouit dans son présent et regarde avec fierté le chemin déjà parcouru.
Forcément, puisque chacun vit avec ses idées sans vraiment échanger, les avis sur l’effort désormais à consacrer au travail scolaire divergent. Si le job a été fait et l’essentiel accompli, affronter le spectre du financement devient une préoccupation majeure.
Pour tenter d’alléger un endettement à hauteur du prix d’une maison aux États-Unis, il existe quantités de bourses très diverses, dont les plus généreuses sont celles obtenues au mérite. Évidemment ce sont vers ces dernières que lorgnent en premier les parents, les confortant ainsi dans l’idée que travailler plus peut vraiment faire gagner plus !
Retrouvez dans le prochain épisode Quentin en « 12th grade », préparant son dossier universitaire et découvrant les alternatives de l’université ou du « community college ».